La naturopathie est une médecine complémentaire, fondée sur une vision holistique qui s’intéresse à l’Homme dans sa globalité. Elle utilise une approche individualisée, visant à donner les clés nécessaires au maintient ou à l’amélioration de la santé. Grâce à des méthodes naturelles et en prenant en considération l’état énergétique de chacun, elle incite à une responsabilisation permettant la régénération, l’auto-guérison du corps et l’augmentation de la force vitale.
Pourtant malgré ses nombreux atouts, elle ne fait pas encore l’unanimité et ce notamment en France. Trop peu connue pour certain, trop peu reconnue pour d’autre ou encore décrédibilisée, elle peine parfois à se frayer un chemin sérieux. En effet les français ont longtemps été formatés à n’admettre l’efficacité d’une seule médecine : celle de la médecine allopathique.
Nous avons pour la plupart grandit dans l’idée d’un corps morcelé ne disposant que d’un aspect physique et matériel, dont l’état de maladie n’autorise qu’une seule issue, celle de la consommation de médicaments.
Nos schémas de pensées se rattachent ainsi à une vision simple : l’état de maladie résulte d’une agression extérieure, ne pouvant être résolu que par un usage médicamenteux.Cette vision, pourtant au combien restrictive semble nous convaincre. Néanmoins si nous décidons d’approfondir au-delà de ces croyances, nous verrons sûrement à quel point ce conditionnement est arrangeant pour notre société de consommation, et à quel point l’utilisation massive de médicaments nous est délétère. Bien qu’ils s’avèrent dans certains cas salutaires, il est de multiples situations ou leur consommation pourrait être évincée (et dans le même temps leurs effets secondaires évités).
Le chemin que doit encore parcourir la naturopathie est sinueux. Et ceux pour de nombreuses raisons. La législation française ne reconnaissant pas la naturopathie et la catégorisant comme non conventionnelle l’afflige non seulement d’une perte de crédibilité, mais cette situation ne permet également pas à ceux qui disposent de peu de moyens de pouvoir y accéder.
Qui plus est il est évident que le marché de la santé représente un part significative de l’économie, de ce fait il ne parait pas vraiment arrangeant de donner la possibilité aux gens de détenir les clés du maintient de leur santé. Si un jour le marché du bien-être vient à devenir plus prolifique que celui de l’industrie pharmaceutique, nous verrons certainement de nombreux changements apparaitre.
Notre époque nous inflige pourtant de nombreuses maladies émergentes et la prolifération des maladies psychiques et auto-immunes sont de plus en plus préoccupantes. Immergés dans la pollution d’un mode de vie citadin, incités à la consommation d’une alimentation industrielle et sans cesse bousculés par un quotidien à 100 à l’heure, nous sommes de plus en plus éloignés de notre condition originelle, faisant du stress le mal de notre temps. Le naturopathe prônant des idées à contresens de toute cette effervescence a parfois des difficultés à faire considérer ses idées. Pourtant nous avons rarement eu autant besoin de cette vision, de ce retour aux sources et de cette reconnexion à la nature et à soi.
Divulguer de façon progressive et adaptative, les facteurs de maladies et les piliers de notre santé voici la tache qui incombent aux naturopathes. Toutefois depuis le début de la pandémie qui marqua notre époque, une tendance commence à se profiler autour du bien-être et la santé semble intéresser davantage. La naturopathie peut y voir une porte ouverte et exploiter cette opportunité pour mettre en avant ses atouts et sa conception de la santé.
Alors que beaucoup sont lassés d’un univers médical ou la sensation d’être un amas de chair et un numéro vite expédié est omniprésente, la force de la naturopathie réside dans cette différence.C’est précisément grâce à sa méthode holistique et individuelle qu’elle se distingue. Cette conception permet d’aborder une vision complète et personnelle qui traite chacun des aspects du consultant. Tous les plans et tous les corps y sont ainsi abordés et considérés. Les techniques proposées sont alors mises en place dans la considération de cet ensemble.
Parmi les 3 techniques fondamentales de la naturopathie, nous trouvons l’alimentation, l’exercice physique mais également l’aspect psychologique. Ce dernier point est aussi essentiel qu’important, car bien souvent les maux du corps sont en premier lieu ceux de l’esprit.
Les pathologies liées au mental impliquent régulièrement des angoisses et un stress chronique, des techniques secondaires peuvent alors être proposées (elles peuvent également être intéressantes dans le cas de douleurs répétitives influant sur le moral).
Le naturopathe suggérera alors des techniques respiratoires : cohérence cardiaque, exercices de sophrologie, respirations yogiques... Notre respiration étant reliée à notre système nerveux, l’application de ces exercices a une incidence directe sur la gestion de nos émotions mais aussi sur le fonctionnement de notre corps.
Des massages pourront également petre conseillés. Favorable à l’apaisement du corps et de l’esprit ils créent une bulle de bien-être, de sérénité et permettent un temps pour soi.
La vision holistique ne laissant rien au hasard, lors de consultations tous les facteurs de maladies sont envisagés. Les cures proposées suivront cette logique. Lors d’une cure de revitalisation par exemple l’alimentation sera reconsidérée et modifiée si besoin, mais la qualité du repos sera également étudiée. Comprenant ainsi le sommeil, le repos digestif, celui de l’esprit mais aussi le repos sensoriel. En effet un repos qualitatif fait partie intégrante du bon fonctionnement de notre corps. Il occupe donc une place prépondérante dans l’optique d’une guérison. Un organisme reposé est assurément plus à même de se recharger et de se régénérer. Si ce principe parait évident, il est pourtant rarement exploité lors de consultations allopathiques. Il est assez rare que l’on s’intéresse au fait que nous sachions nous reposer ou même nous nourrir lors de la prise de traitements médicamenteux. Il est même rarement évalué (comme le ferait un naturopathe avec une anamnèse) si notre corps est en capacité de supporter les traitements préconisés et leurs potentiels effets secondaires.
L’approche holistique est pourtant loin d’être moderne. Faute d’être restée dans nos mœurs françaises, elle n’en demeure pas moins un concept fondateur encore utilisée par de nombreuses civilisations. Cependant des pionniers de la médecine européens comme le fut Hippocrate considéré « comme le père fondateur de la médecine » (et dont le serment est encore utilisé par nos médecins actuels) avait déjà pour principe la compréhension de l’homme dans son ensemble. En effet au sein de l’école de Cos une vision avant-gardiste de la médecine était revendiquée et l’environnement du malade avait toute son importance. Hippocrate mettait un point d’honneur à impliquer la responsabilité de chacun face à sa santé. Il informait sur l’importance de l’hygiène de vie et de l’alimentation pour le maintient de la santé. Il affirmera d’ailleurs “Que ton aliment soit ta seule médecine !”.
Plus tard au moyen-âge nous trouverons Hildegarde de Bingen, qui avancera elle aussi une vision de la médecine naturiste et dont les écrits sont de nouveau plébiscités aujourd’hui, pour leurs justesses. Si de part sa condition d’abbesse, il est un lien étroit avec Dieu dans ses propos, que l’on soit Chrétien ou non le caractère holistique de ses écrits est transparent. Elle exprima d’ailleurs « Lorsque l’âme et le corps s’accordent dans leur rectitude, ils obtiennent dans une joie unanime des récompenses suprêmes ».Si de nombreux autres les précédèrent et leur succédèrent, il est intéressant de voir qu’avant
l’émergence de notre médecine de laboratoire et la course à l’éradication des symptômes,
l’histoire de la médecine était composée de progressions aujourd’hui inutilisées. Dans le
méme temps nous assistons à l’élimination des recherches visant à éclaircir la cause de la
maladie au détriment de la rapidité.
Il arrive de façon assez régulière qu’à notre époque de nombreux individus se trouvent dans une situation d’errance médicale. Désemparé et perdu cette position met à rude épreuve le moral du malade et implique souvent la prescription de nombreux traitements inadaptés (sans se soucier des éventuelles conséquences sur l’organisme).
Deux phénoménes sont alors envisageables, soit la personne est atteinte d’une maladie rare, soit ses symptômes sont issus de problématiques psychosomatiques non décelables. Grâce à la naturopathie ces situations peuvent être mieux supportées. Dans le cas d’une maladie rare et difficilement nommable, la prise en charge holistique et globale du malade ne pourra que lui être bénéfique. En effet il trouvera tout d’abord une oreille attentive et une nouvelle considération. Cependant si les solutions suggérées ne parviennent pas à le soigner, elles peuvent tout de même contribuer à une nette amélioration de sa situation. Qu’il s’agisse d’un régime alimentaire, d’un changement d’environnement, d’un soutien face au stress ou de solutions naturelles pour soulager ses douleurs, des méthodes adaptées lui seront soumises.De plus le naturopathe fonctionne non pas en essayant de faire taire des symptômes mais plutôt en accompagnant le corps et en recherchant la cause profonde de l’état de maladie. Ainsi il n’est pas impossible qu’il aille exploiter des pistes encore inexplorées, apportant de nouveaux éléments sur l’état de santédu consultant.
Dans le cas de problématiques psychosomatiques, notre mental peut réellement causer de nombreux dégâts éprouvants perturbant l’existence. D’ailleurs si l’on en croit Michel Odoul dans son livre intitulé « dit moi où tu as mal je te dirais pourquoi » tout part de notre esprit. Dans cette situation les examens médicaux ne servent généralement qu’à exclurent des pathologies et les traitements sont souvent employés en vain. Seul des produits inhibant les effets du mental tels que des antidépresseurs peuvent potentiellement avoir une action momentanée. Le naturopathe ne cherche pas à établir de diagnostic. Cette nouvelle vision permet au consultant de comprendre que l’amélioration de son état de santé ne dépend pas d’un nom donné à sa pathologie. Cette approche peut permettre un premier soulagement en libérant l’esprit de cette affliction due à nos croyances. En repensant l’hygiène de vie du malade, son environnement, sa gestion du stress et en y intégrant des modifications source de bien-être et de positif, une guérison peut alors être envisageable.
Si je suis aujourd’hui convaincue de cela, c’est parce que j'en ai moi même fait l’expérience. C’est donc à la suite d’une expérience douloureuse, que j’ai décidé de me prendre en main en employant notamment les piliers de la naturopathie. J’ai modifié mon alimentation, essayé des remèdes naturels, je suis me remise à faire de l’exercice physique et je m’essayais à toutes sortes d’exercices de respiration et de relaxation afin de canaliser mon mental. Je commençais également à avoir envie de tenter toutes sortes de médecines alternatives, souhaitant à tout prix améliorer ma condition. Je finis par enfin trouver celles qui me correspondaient. Cette expérience bouleversa ma vision des choses.
Après cela, j’en étais persuadée une autre façon de soigner était possible. Un procédé qui s’attaque à la source du problème. Les médicaments auraient certes pu me soulager un temps, mais une chose est sûre ils n’auraient pas pu me libérer du vrai problème. Notre corps nous envoi des messages et nos symptômes ont un rôle qu’il est nécessaire d’étudier et d’écouter. C’est pourquoi, je suis persuadée de la place des médecines complémentaires et de l’importance de l’hygiène de vie dans notre société. Notre corps recèle de capacités innombrables et encore inexplorées, qui vont bien au delà d’une simple enveloppe physique.
« Tout est en nous », il ne fait aucun doute qu’au delà de notre état charnel de nombreux paramètres intangibles inhérents à notre organisme sont en corrélation pour le maintient de notre santé. Si une partie est notoire, il reste de nombreux composants que la science n’a pas encore pu expliquer. Pourtant en ouvrant notre esprit vers davantage de spiritualité nous comprenons qu’une multitude de possibilités s’incarnent dans l’invisible.
C’est pourquoi, une simple approche mécanique ne peut suffire à guérir toutes les pathologies. L’être humain dans sa complexité nécessite une approche holistique, c’est ainsi que les médecines alternatives correctement pratiquées ont toutes leurs places.Si la naturopathie commence tout juste à se faire une place dans notre société, elle n’en demeure pas moins une porte de sortie favorable pour de nombreux individus. Sa distinction et sa force face à la médecine allopathique se situe dans son approche holistique et adaptative. En effet la prise en charge globale et individuelle, manque cruellement à de nombreux patients au sein de nos sociétés occidentales. De multiples solutions en dehors de la médication s’offrent à nous, limitant ainsi les effets secondaires délétères. Traitants ainsi de façon pérenne. Comment ces médecines parviendront-elles à se faire entendre? De quelle façon nos modes de penser et nos modes de vies vont-ils évoluer ?
Charlotte Delmont
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